Porte à faux

La porte : réelle ou imaginaire, mais toujours frontière !

« Il y a le connu. Il y a l’inconnu. Et entre les deux, il y a la porte, et c’est ça que je veux être. » disait Jim Morrison pour justifier le nom de son groupe, The Doors.

Derrière certaine porte, vraie ou fausse, quotidienne ou inattendue, se cache parfois le sens que nous voulons ou pourrions donner à notre vie.
 
Il est des portes que nous ne franchissons qu'une fois, une simple fois mais qui sera déterminante pour les minutes et les années qui suivent : l’entrée dans une salle d’examen et sa sortie déçue ou triomphante, la porte de monsieur le directeur ce jour où il nous convoque pour une promotion ou un licenciement…
Celle de Babeth la confronte à une nouvelle situation déroutante pour son devenir.

Il est des portes qui nous ouvrent de nouveaux horizons : le portail de l’église écartant ses larges battants sur les mariés, la porte d’entrée du premier logement, la porte d’embarquement d’un aéroport… Plus récemment tous ces portails Internet qui nous apportent le monde entier sur nos écrans, à portée de doigts. Ou bien cette porte que l’on claque sur celui ou celle que l’on veut mettre à distance.
Comme cette Femme
sur le seuil de son appartement, décidée à partir vers une nouvelle vie.

Il est de nombreuses portes qui imposent l'isolement : de celle capitonnée du psychiatre jusqu’à la plus ordinaire porte de toilettes, sans omettre bien sûr la sinistre porte de prison. Autant de lieux prétextes à une méditation forcée, favorisée par la déconnexion avec tout repère temporel.
Tel l’espace clos de Porte-à-faux, parfait pour « réfléchir »  sur son passé et sur l’incertitude de savoir quand cette porte s’ouvrira à nouveau sur l’avenir.
 
Et toutes ces portes mystérieuses, magiques, dérobées, qui défient notre entendement, nous surprennent ou nous émerveillent par leur ingéniosité.
Même si elle la franchit malgré elle, Daphnée s’amuse chaque soir avec cette porte de cirque capricieuse… pour le bonheur de notre Portier.
 
En marge de ces portes physiques, imposantes et palpables, nous côtoyons au quotidien quantité de portes symboliques, inconscientes, propres à nourrir notre imaginaire et nos fantasmes.
 
Les portes de l'esprit que psychologues et médecins passent leur temps à sonder et à forcer pour trouver la clé de nos problèmes au plus profond de nous-mêmes. Tel le cas de Madame Suzanne, étrange, inquiétant et (apparemment) insoluble.
 
Les portes du coeur, qui s’ouvrent facilement pour accueillir l’amour, se referment difficilement sur une histoire gâchée… et peuvent se verrouiller solidement pour garder enfoui rancœur, remords et pudeur.
Notre Colporteur parviendra-t-il à exprimer ce qui l’empêche d’avancer ?
 
La porte intime des femmes, si précieuse que les hommes ont cru bon d’inventer la ceinture de chasteté pour la mettre sous clé comme leur propriété privée. Une porte charnelle qu’Apollinaire évoque avec amour et poésie dans son ode à Madeleine : « Les neuf portes de ton corps ».
La même porte qui, sur scène, enflamme l’esprit de cet Homme ‘désamouré’ et motive les élans  de ce Directeur Financier en fin de carrière.
 
Bien sûr, les passionnés peuvent pousser leurs investigations et leur propre Ethnologie de la Porte* en explorant les « portes de l’au-delà », au nombre de 9 dans les rites et traditions égyptiennes ; les « portes initiatiques », symboles des étapes à franchir par les disciples ; les « portes des cités », emblèmes de pouvoir et de triomphe à travers l’histoire…
 
Mais il y a déjà tant à dire sur nos simples portes, de bois, de fer ou de verre, sculptées, blindées ou transparentes, aux serrures, ferrures et embrasures de toutes sortes.
Comme se plaisent à le rappeler nos Marchandes de Portes surréalistes, à la bonne humeur contagieuse.
Comme se plait à les ouvrir – ou à les défoncer – notre Serrurier naïf, malmené dans cet imbroglio sans repères. Et sans outils !
 
Vous aussi, poussez la porte de l'Arrosoir pour découvrir ce petit monde à la fois réaliste, imaginaire et burlesque. Chaque personnage se trouve ici confronté à sa propre porte. Unique sur scène et pourtant multiple par le jeu et l’histoire de chacun.
Et vous, quelles sont les portes qui se dressent sur votre chemin ?

- Porte à faux
- Quelques portes en littérature…
- Les photos
- La presse en parle

*cf. Ethnologie de la Porte, de Pascal Dibie. Editions Métailié
 
 



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