13 janvier 2012

Satire corrosive du conformisme bourgeois et de son théâtre montée à la comédie des Champs-Elysées en 1928 par Antonin Artaud ("Le théâtre et son double") et Vitrac lui-même.  Cette pièce surgit en pleine période du mouvement "Dada", mouvement intellectuel littéraire et artistique qui refuse les contraintes et conventions artistiques, qui fait de cette pièce un chefs-d'œuvre du théâtre surréaliste. C'est une pièce onirique dans laquelle les personnages, qui caricaturent l'église, l'armée, et la bourgeoisie, sont malmenés pour notre plus grand plaisir. Une pièce devenue un classique, un texte puissant où l'on parle de choses sérieuses dans un ambiance de Vaudeville. Ce décalage provoque un rire, noir, grincant, mais de qualité.
 

 Roger Vitrac (1899–1952)

  Participant au mouvement surréaliste aux côtés d'André Breton, Roger Vitrac publie d'abord des recueils de poèmes intitulés 'Connaissance de la mort' ou 'Cruauté de la vie', et finit par quitter le cercle de ces artistes ayant la rage de refaire le monde. Puis il se range aux côtés d'Antonin Artaud, avec lequel il fonde le théâtre Alfred Jarry et écrit des pièces comme 'Mystères de l'amour' en 1927, dans lequel l'inconscient est toujours exploré, puis 'Victor ou les enfants du pouvoir' en 1928, où le conformisme de la bourgeoisie est malmené. Mais la vie est dure pour un dramaturge et dès 1931, Roger Vitrac devient journaliste, tout en conservant son activité d'écriture. Ainsi, en 1934, il rentre dans le lard du mariage et autres institutions sociales avec la pièce 'Coup de Trafalgar'. Il revient sur l'analyse psychologique en 1938 avec 'Les Demoiselles du large', puis expérimente une forme débridée d'humour avec 'Le Loup-Garou' et 'Le Sabre de mon père'. Malgré sa créativité, Roger Vitrac ne rencontre pas le succès escompté de son vivant. Ce n'est qu'en 1962 qu'un certain Jean Anouilh lui assure un succès posthume en montant 'Victor ou les enfants au pouvoir'. 


 

La distribution

Victor (neuf ans) Boris Guilbert
Charles Paumelle (son père) Eric Darrié
Emilie Paumelle (sa mère) Danièle Llorca
Lili (leur bonne) Agnes Jung
Esther (six ans)  Sophie Morrow 
Antoine Magneau (son père) Cédric Dejoie
Thérèse Magneau (sa mère) Caroline Pichot
Maria (leur bonne)  Christine Thuau
Le Général Etienne Lonségur Christian Sainderichin
Madame Ida Mortemart Marie Lecollaire
La grande Dame Christine Thuau
Le docteur Marie-Claude Leguen

 

Mise en scène Richard Morrow

 

Parti pris et choix de mise en scène.
 
Janvier 2011
Après plusieurs soirées de lecture, les répétitions ont commencé.
La pièce, comme on l'a dit plus haut a été écrite en plein mouvement Dadaïste et de ce fait est imprégnée des idées et de l’état d’esprit de l’époque.
Bon nombre de références au mouvement son présentes dans l’écriture et le vocabulaire d’abord, ("le coco du dada", "Ida, dada"), dans l’esprit contestataire de la pièce ensuite où l’on caricature les figures de la société de l’époque (religion, armée, bourgeoisie, …), mais également dans le choix du genre théâtral (Vaudeville au départ, dramatique ensuite).
Roger Vitrac utilise le vaudeville, mais ce vaudeville ne fonctionne pas. Il ne peut pas fonctionner et pour cause : les deux personnages principaux sont (et c’est une première au théâtre !) deux enfants âgés de 6 et 9 ans. Comment rire alors d’une situation où l’adultère (fondement de tout bon vaudeville) entraine dans son immoralité et sa perversion deux enfants innocents. Vitrac  utilise ce genre théâtral pour dénoncer ce rire bourgeois et de mauvais goût.
Il prend parti pour les enfants : «Vitrac», qui est le quasi anagramme de «Victor» nous rappelle que la pièce est pratiquement autobiographique. Vitrac a en effet souffert au même âge des frasques de son père. Le rapprochement ne s’arrête pas là, il était comme Victor plus grand que ces parents.
La mise en scène prend le parti de jouer le vaudeville le texte fera entendre le drame. De cette ambivalence  nait la surréalité de la pièce.
 
Acte 1 Le vaudeville trébuchant
Dans la salle à manger                          
 
 

Tout les ingrédients sont là, la femme bourgeoise, le mari volage, la maitresse, le cocu, mais deux ingrédients supplémentaires (les enfants) viennent empêcher "la mayonnaise de prendre".
Scène 1 "Victor annonce la couleur"

Victor attaque la première personne qui se présente à lui : la bonne qui ne reconnait pas l'enfant qu'elle a toujours connu.
Scène 2  "terriblement intelligent"

Victor raconte son rêve qui ressemble plus à un délire qu'à un véritable rêve.
 
Scène 3 "les enfants"
C'est au tour d'Esther de recevoir la hargne de Victor. Victor l'aime pourtant et veut la protéger du monde des adultes. Il l'incite à demeurer une enfant le plus longtemps possible.
Tel un oracle, Il annonce la suite funeste. 
 
Scène 4, 5, 6 "le jeu de massacre"
Victor entraine tout le petit monde dans un tourbillon infernal. Personne n'est capable de le suivre dans ses élucubrations. C'est la panique pour Charles, son père et Thérèse la maîtresse de Charles. Emilie, la mère de Victor ne semble pas comprendre les allusions de Victor sur le couple adultérin.
 

Scène 7   "La folie"

Arrive Antoine Magneau, mari de Thérèse, fou pour son entourage, il est un outil pour Victor qui l'utilise ("l'homme le plus doux du monde, s'agite comme un poignard dans la main d'un mameluk" A2 s4) pour dévoiler les perversités du couples illégitime. Mais Antoine est-il aussi fou qu'il n'y parait?

Sa folie douce, le place du coté des enfants.

 

Scène 8 "le général"

Vitrac ne l'a pas gâté. Personnage lourdaud, il est en total décalage avec les autres. Il est maltraité par Victor qui en fait son jouet, son "dada" et l'humilie en le chevauchant devant les parents atterrés.

 
   
   
  
Acte 2 Le surréalisme      
Dans le salon                                                           
 

Scène 1 "quel malheur!"

Situation loufoque : Le couple adultérin panique, mais se révèle toujours aussi excité.
       Le couple         

Scène 2 : "Le flagrant délie"

La pièce repart sur une ambiance vaudevillesque alors que Victor entre de nouveau et surprend le couple en flagrant délit de tromperie. Charles acculé, gifle Victor pour la première fois. On ressent bien, dans cette scène la présence de l'auteur dans le personnage de Victor qui rappelle le caractère autobiographique de l'oeuvre.
 

Scène 4 "Victor sur son trône"

Victor échappe à tout contrôle et se permet toutes les obscénités.
 http://fr.wikipedia.org/wiki/Alberto_Giacometti#Giacometti_et_les_surr.C3.A9alistes
Fichier:Alberto Giacometti by Reginald Gray.jpg

Scène 5 "Le miracle !"

Entrée en scène de Ida Mortemart. Le personnage le plus surréaliste de la pièce. Il est le fruit de l'imagination de Victor. Ida prophétise la suite dramatique des évènements. Une très belle femme, mais en décomposition, comme le monde de Victor, elle annonce la mort prochaine. Est-elle "la mort"?
 
Scène 6 "Victor plus fort que la mort"
Victor met en fuite Ida Mortemart.
 

Scène 9 "Antoine, fou?"

La dénonciation d'Antoine des rapports de Charles avec Thérèse n'est pas assumée par Antoine. Il utilise sa folie apparente pour surmonter sa frayeur.
 

Scène 11 "Règlement de compte"

Emilie et Charles se retrouvant seuls tendent de régler leurs comptes mais renoncent par lâcheté. On est en présence d'un couple qui fuit devant ses difficultés.
 
Scène 12 "Le fantasme"

Charles vit en direct un fantasme érotique en présence de sa femme.
"La grande dame" apparait et se soumet aux désirs de Charles.
 
   
   
                                                                                              
 
 
Acte 3 La tragédie 
Dans la chambre à coucher                                                 
 
Scène 1 "La scène de ménage"
Victor va enfin se coucher  et laisse ses parents seuls, pour la première fois, après leur avoir souhaité "bonne nuit".                                             

 
 
 Scène 3 Insomnie
La nuit va être longue et promet en péripéties. On assiste à une scène de ménage : pleurs, cris,
 
 Scène 4 et 5 Victor douleur
Victor pris de douleurs, représente la somatisation de l'enfant victime des disputes de ses parents.
 
 Scène (  
   
   
   
   
   
   





 

 

 
 

 
 



Créer un site
Créer un site